lundi 3 novembre 2008

Entre "tchatche", théâtre, humour absurde et tranche de vie, ce qui se passe quand on a strictement rien à faire de la journée. 'Des jeunes de Bruxelles, issus de l'université libre de St Josse et de Schaerbeek', ont décidé de travailler ensemble sous l'aile de la Galafronie. Ils font, soi-disant, un spectacle où on peut trouver toutes les histoires intéressantes de la vie quotidienne. Ce sont des types... Qui veulent créer une positivité et une manifestation apolitique contre l'intolérance. Qui veulent donner quelque chose à un quartier qui ne reçoit plus rien. Qui veulent toucher les gens avec leurs histoires honnêtes et sincères. Rencontres 2002. Prix du Ministre des Arts et des Lettres attribué au Théâtre de la Galafronie pour le constant renouvellement de son travail et son ouverture à de jeunes équipes. Mention spéciale du Jury pour l'audace et la pertinence du propos. Spectacle pour jeunes de 12 à 16 ans.

mercredi 3 septembre 2008

Article Libre Belgique

Sur scène, un Maghrébin de Blankenberge

Laurence Bertels

Mis en ligne le 16/01/2003

`Grenstraat 41 rue de la Limite´ raconte trois communautés. Décapant.

Ils débarquent sur scène avec trois looks distincts. L'un sensible, opte pour la coiffure rasta, l'autre porte Marcel et chaussettes blanches tandis que le troisième, limite violent, ne quitte pas sa casquette Maes Pils. Ils glandent, râlent, se plaignent, tchatchent, dénoncent des préjugés tenaces, se laissent emporter par une Belge, pure souche et blondasse à souhait, amoureuse d'un `macaque´, nom utilisé par certains racistes en Flandre pour les Nord-Africains.

Enfermés dans un appartement, le `41 rue de la Limite´, et dans un certain mode de pensées, ils savent qu'ils se répètent mais se demandent que faire quand l'autre en fait autant. Immigrés, enfants de la rue, issus de l'université libre de Saint-Josse, `Les Glandeurs´ est une compagnie multiculturelle qui mêle Flamands, francophones et Maghrébins.

Produit par le Théâtre de la Galafronie, `41 rue de la Limite´ a d'abord été joué au Festival d'Ostende, en français, devant un public néerlandophone puis, aux Rencontres de théâtre jeune public, à Huy.

Le spectacle tourne aujourd'hui dans tout le pays et la demande est grande pour qu'il soit sous-titré.

Parmi les acteurs, Zouhair Ben Chikha, Maghrébin de Blankenberge, qui a d'abord parlé flamand; langue peu utile auprès des copains arabes qui parlent plutôt le français entre eux.

Très vite, Zouhair s'est mis à pratiquer la langue de Molière. De là à monter sur scène, il est un acte que le jeune ne pensait pas jouer.

En réalité, tout a commencé par l'intermédiaire de Didier de Neck. Comédien belge, originaire de Gand mais habitant Bruxelles, il est l'un des fondateurs de la Galafronie, compagnie pionnière du théâtre jeune public dont l'esprit novateur est aujourd'hui reconnu par tous.

La naissance des Glandeurs

Depuis 20 ans, Didier de Neck s'intéresse de près à la création néerlandophone.

En participant à `Niet alle Marokkanen zijn dieven´, de et mis en scène par Arne Sierens, il rencontre Zouhair Ben Chikha et Mourade Zeguendi. Ils participent alors au `Bouillon´ de Galafronie, ateliers foisonnants de création, et donnent alors naissance au projet des `Glandeurs´. Ils n'ont pas de formation théâtrale mais connaissent des brins de capoeira, de théâtre, de musique, de reggae, de rap ou de jazz. Ils s'entourent, en outre, de Hosni Zahri, Nadia Juncker et Mohamed Bari, tous habitants de Saint-Josse.

Pour que le spectacle puisse être mené à bien, en toute autonomie politique, sociale, artistique et créative, la Galafronie a accepté de le produire tandis que Rosa Gasquet, du Théâtre Océan Nord, suivait la direction d'acteurs et Ruud Gielens, la mise en scène.

Le résultat, politiquement incorrect, se découvre sur scène. Coup de poing, et de foudre pour certains, rire et désespoir assurés, rythmes, musique, texte saccadé, phrases bien balancées, `41 rue de la Limite´ dénonce la montée de l'extrême droite en Flandre à coups de `Alles voor Vlaanderen´, le racisme dont les étrangers sont toujours victimes, sans pour autant les montrer sous leur meilleur jour.

Autoportrait sans concession et question finale: où s'arrête le Marocain, où commence le Belge? La réponse dans un prochain spectacle, sans doute, puisque les Glandeurs n'ont, paraît-il, pas tout dit.

© La Libre Belgique 2003

DESCRIPTION officielle

Entre "tchatche", théâtre, humour absurde et tranche de vie, ce qui se passe quand on a strictement rien à faire de la journée. 'Des jeunes de Bruxelles, issus de l'université libre de St Josse et de Schaerbeek', ont décidé de travailler ensemble sous l'aile de la Galafronie. Ils font, soi-disant, un spectacle où on peut trouver toutes les histoires intéressantes de la vie quotidienne. Ce sont des types... Qui veulent créer une positivité et une manifestation apolitique contre l'intolérance. Qui veulent donner quelque chose à un quartier qui ne reçoit plus rien. Qui veulent toucher les gens avec leurs histoires honnêtes et sincères. Rencontres 2002. Prix du Ministre des Arts et des Lettres attribué au Théâtre de la Galafronie pour le constant renouvellement de son travail et son ouverture à de jeunes équipes. Mention spéciale du Jury pour l'audace et la pertinence du propos.